Qu’est-ce que le Kintsugi pour réparer sa vaisselle ?

Le kintsugi est un art japonais ancestral qui consiste à réparer les objets cassés en les sublimant. Bien plus qu’une pratique artistique, il s’inscrit également dans une philosophie qui prône l’acceptation de soi. Quelles sont les origines du Kintsugi ? Comment utiliser cet art pour réparer sa vaisselle ? En quoi le Kintsugi peut-il être bénéfique pour l’épanouissement personnel ? Découvrez nos réponses.

Le Kintsugi : une technique ancestrale utilisée depuis le XVe siècle

Cet art japonais signifiant littéralement «jointure en or», dont on parle de plus en plus dans les magazines déco, est en réalité un savoir-faire très technique qui ne date pas d’hier.

Origines

Au XVe siècle, la cérémonie du thé occupait une place très importante en Extrême-Orient et plus particulièrement dans la haute société japonaise. Très codifiée, elle s’organisait autour de rituels spécifiques et d’une vaisselle précieuse. Un jour, le Shogun Ashikaga Yoshimasa, à la suite d’un malencontreux incident brisa son bol fétiche. Il le renvoya donc en Chine pour le recoller. Mais après de long mois d’attente, le fameux précieux lui revint grossièrement réparé avec de vulgaires agrafes. L’objet en céramique avait, non seulement, perdu sa beauté, mais également son étanchéité. Préférant alors faire confiance aux compétences locales, il chargea ses artisans de trouver une solution plus esthétique et plus fonctionnelle. C’est la naissance du Kintsugi.

Technique

Cette pratique consiste tout d’abord à réunir et à nettoyer puis recoller un à un les morceaux avec une laque traditionnelle issue de l’arbre laquier. L’objet est ensuite mis à sécher puis poncé. Lors de la seconde étape, les fissures sont soulignées à l’aide de couches de laques successives puis saupoudrées d’or, d’argent ou de bronze. Suivi dans les règles de l’art, le Kintsugi est un processus qui demande une extrême précision et beaucoup de patience. Une réparation peut en effet prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Comment réparer sa vaisselle cassée avec le Kintsugi ?

Malgré une technique ancestrale complexe, il n’est aujourd’hui plus indispensable d’être un maître dans l’art du Kintsugi pour réparer son vase cassé. Il faut juste se munir du matériel adéquat et respecter les différentes étapes.

Matériel

Afin de redonner une nouvelle vie à vos objets en céramique, il vous faudra donc :

  • Votre vaisselle cassée;
  • De la résine époxy bicomposée pour céramique;
  • Quelques grammes de poudre d’or ou tout autre métal en poudre;
  • Un pinceau fin;
  • Des spatules en bois;
  • Des gants en latex;
  • Un récipient en plastique.

À noter que vous pouvez trouver des kits de réparation complets dans tous les magasins de loisirs créatifs et sur les sites internet spécialisés.

Technique étape par étape

Avant de commencer la réparation, nettoyez bien tous les morceaux à recoller. Ensuite à l’aide d’une spatule en bois, mélangez la résine et la poudre d’or dans le récipient en plastique, jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. Appliquez la préparation sur les morceaux, avant de laisser sécher 1 à 2 minutes. Une fois ce temps écoulé, collez-les deux par deux en pressant fermement les bords pendant quelques minutes. Avec le pinceau fin, déposez délicatement la poudre d’or sur la résine encore fraîche puis lustrez. Enfin, soufflez pour éliminer l’excédent et laissez sécher pendant 1 heure. Il est important toutefois de savoir que la résine époxy présente dans les kits Kintsugi n’est pas destinée à un usage alimentaire. Votre tasse à thé préférée ne pourra donc plus exercer sa fonction première, mais en révélant une beauté nouvelle, elle pourrait bien se transformer en objet d’art !

Le Kintsugi : une véritable philosophie de vie

Cet art ancestral japonais fait autant couler d’encre ces derniers temps parce qu’il n’est pas uniquement une technique DIY pour réparer de la vaisselle destinée à la poubelle. Il s’inscrit également dans une philosophie qui prône l’acceptation de soi.

L’art de réparer ses blessures

Si la technique traditionnelle du kintsugi demande autant de temps, c’est parce qu’elle accorde une très grande importance à l’identification et à la préparation des morceaux cassés. Tout comme pour les blessures de l’âme, prendre le temps de décortiquer les réelles causes du problème est indispensable dans le processus de reconstruction.

Accepter les imperfections

Plutôt que de s’apitoyer sur une beauté ou un bonheur perdus, pourquoi ne pas accepter ce qui fait partie de son histoire ? La symbolique derrière l’art du kintsugi réside dans le fait de sublimer ses cicatrices, de mettre en valeur ses défauts et ses particularités pour accéder au bonheur.

Proposer un autre regard sur la beauté

Enfin, dans une époque où les codes sociaux, la beauté et même le bonheur sont standardisés, la philosophie du kintsugi propose de se démarquer. Une assiette réparée à la poudre d’or a finalement bien plus de valeur qu’une assiette neuve achetée dans un magasin de grande distribution. Alors pourquoi n’en serait-il pas de même avec nos rides, nos bourrelets, nos vergetures et nos défauts ?